Le pouvoir et ses chiens de garde médiatiques se sont emparés de la mort de 13 jeunes soldats au Mali pour engager une campagne au nom de l’union nationale et dénoncer toutes celles et ceux qui ne se plieraient pas à leurs injonctions. La mort de ces jeunes hommes est révoltante, elle l’est d’autant plus que les responsables en sont les mêmes que ceux qui l’utilisent pour tenter d’imposer leur union nationale. Ce sont ceux qui ont mené la guerre stupide et meurtrière en Libye, après celles d’Irak et d’Afghanistan. Ceux aussi qui ont construit leur fortune sur le sang et l’exploitation des anciens peuples coloniaux et qui continuent par leur politique meurtrière contre les migrants.

Leur France n’est pas la nôtre. Les travailleurs, les classes populaires, toutes les victimes de cette société de classe n’ont aucune raison de céder aux injonctions du pouvoir. Bien au contraire nous avons besoin d’affirmer notre indépendance d’esprit, de classe et de refuser de nous plier à leur union nationale.

La guerre que mène l’État pour préserver ce qu’il reste de la puissance de la bourgeoisie française dans le monde, il la mène aussi sur le plan intérieur contre les travailleurs et les classes populaires de toutes origines. Et il prétend représenter l’intérêt général alors qu’il est le chargé d’affaires du CAC40.

Il suffit de voir Macron faire donner sa police contre les manifestants pour comprendre qu’ils nous considèrent comme les ennemis de l’intérieur.

Il suffit de le voir à la manœuvre prenant son temps depuis des mois pour mettre en échec la légitime volonté des travailleurs de défendre leurs retraites, tentant de camoufler ses mauvais coups par le flou et d’interminables négociations qui ne négocient rien… Manœuvres de division aussi qui voudraient dresser la majorité des salariés contre ceux qui bénéficient de régimes spéciaux, les prétendus privilégiés ! La grève le 5 décembre serait « une mobilisation pour conserver des inégalités », ose prétendre Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, la voix de son maître.

Avant le 5, le Premier ministre a entonné la chanson de l’apaisement. Pas de « brutalité », dit-il, le « plus grand respect pour le droit de grève », une grève que la majorité de la population soutient. Un discours de façade qui voudrait donner le change mais l’enfumage ne fonctionne pas. En réalité, le gouvernement utilise les régimes spéciaux pour occulter le fond de sa réforme, une attaque contre l’ensemble des travailleurs, tous régimes confondus, qui imposera de travailler plus longtemps pour des pensions en baisse et à géométrie variable.

Quand le gouvernement promet un système universel à points « plus simple, plus juste, pour tous », il vante l’égalisation de tout le monde vers le bas, la seule égalité qu’il connaisse ! Fini le calcul des droits à pension sur les 25 meilleures années dans le privé ou le salaire des six derniers mois dans le public. Le recul de l’âge de la retraite est aberrant alors qu’à 62 ans, 40 % des seniors sont inscrits à Pôle emploi et que le chômage de masse perdure, que la précarité s’aggrave. Et la valeur du point devient une variable d’ajustement en fonction des besoins du capital. La baisse pourra atteindre les 15, 20 ou 25 %, voire plus…

Philippe se félicite, « Le dialogue social se poursuit, à son rythme, contrairement à ceux qui préfèrent une logique de précipitation ou d’affrontement ». Il voudrait s’appuyer sur les directions des organisations syndicales pour maîtriser le mouvement, le canaliser, lui faire accepter des reculades. Mais plus personne n’attend quoi que ce soit du dialogue avec ce gouvernement de bonimenteurs. La seule interrogation qui parcourt le monde du travail est de savoir ce que vont faire les autres, si c’est ou pas le moment.

Oui, c’est le moment. Ce gouvernement tangue, oscille face à une journée de grève qui sera un énorme succès, un succès qui appelle une suite pour aller vers une grève générale. Le 5 entraînera avec lui les hésitants pour engager la lutte pour le retrait de la réforme des retraites et au-delà pour inverser le rapport de force, mettre un coup d’arrêt à une politique qui ne profite qu’aux riches et engendre l’injustice et les inégalités.

En écho aux révoltes des exploités, des femmes, des jeunes à travers le monde, prenons nous aussi nos affaires en main, les affaires de toute la société pour en finir avec l’ordre capitaliste insupportable et construire une nouvelle société fondée sur la solidarité des travailleurs et des peuples.

Capitalisme, dégage !

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