Mardi, le jour même où les dictateurs Trump et Poutine s’entretenaient au téléphone d’un cessez-le-feu hypothétique dans l’objectif de dépecer l’Ukraine, l’armée israélienne, après avoir empêché tout approvisionnement de la bande de Gaza depuis le 2 mars, rompait la trêve conclue avec le Hamas par des bombardements massifs sur la population palestinienne, faisant en quelques heures près de 500 morts. Les jours suivants, tout en continuant ses frappes, elle engageait une offensive terrestre dans la bande de Gaza pour y occuper de nouveaux territoires.
Pour perpétrer ces crimes, Netanyahou s’est revendiqué explicitement de Trump, qui avait promis un « enfer » aux Palestiniens si le Hamas ne libérait pas tous les otages. Les bombardements, a précisé le gouvernement israélien, ont été menés « en totale coordination » avec Washington. Dans le même temps, l’aviation américaine a mené une série de raids meurtriers au Yémen en réponse à des attaques houthies contre des navires militaires étatsuniens.
La paix pour les fauteurs de guerre américains est au mieux une trêve sur le front de la guerre globale qu’ils ont engagée contre leurs concurrents, ennemis ou alliés, Russie, Chine ou puissances européennes, une guerre globale commerciale et militaire.
La guerre génocidaire d’Israël contre les Palestiniens, la guerre par procuration contre la Russie par peuple ukrainien interposé procèdent de la même offensive des Etats-Unis, contre les peuples du Moyen-Orient et du monde, contre leurs rivaux, pour sauvegarder leur domination mondiale.
Macron, les dirigeants européens, essaient de négocier leur place dans cette offensive militaire alors que Trump voudrait accentuer leur soumission, leur vassalisation aux intérêts de Wall Street. Ils n’ont pas pu ne pas condamner cette fois-ci les frappes israéliennes. Une condamnation de pure forme qui ne remet pas en cause leur soutien sans réserve à la guerre génocidaire au prétexte hypocrite du droit d’Israël à se défendre qu’ils ont toujours mis en avant pour soutenir Netanyahou, d’autant plus cynique que les mêmes posent aux défenseurs de l’Ukraine face à Trump qui aurait « lâché » Zelensky. Eux aussi tout comme Poutine et Trump veulent prendre leur part dans le pillage de l’Ukraine et des peuples.
Guerre sociale, guerre contre les peuples, une même offensive du capital
Dans cet objectif, ils prétendent vouloir faire preuve d’indépendance à l’égard de Trump en décidant d’augmenter considérablement leurs capacités militaires et même d’envoyer des troupes en Ukraine pour « sécuriser » contre la Russie une trêve éventuelle. De façon plus générale, pour tenter d’exister dans l’affrontement mondialisé entre les USA et leurs rivaux dont en premier lieu la Chine pour s’approprier leur part des richesses produites par le prolétariat mondial.
En Allemagne, au niveau de l’Union européenne, les gouvernements se sont mis d’accord pour exclure les dépenses militaires du calcul des déficits, théoriquement limité à 3 % du PIB. Et tous de programmer des réductions budgétaires qui vont entraîner une régression sociale inédite pour les plus pauvres tandis que l’argent public continue de subventionner à fonds perdus les groupes capitalistes et en particulier maintenant les multinationales de l’armement.
C’est que l’exploitation de centaines de millions de travailleurs à travers le monde ne suffit plus à fournir les profits nécessaires pour valoriser l’énorme masse de capitaux spéculatifs existante, d’autant plus que l’émergence de nouvelles puissances capitalistes empiète sur la part du lion que s’étaient taillée les puissances européennes et les Etats-Unis en soumettant les deux tiers de l’humanité à l’esclavage colonial.
Leur système, leur domination, leurs privilèges exorbitants ne peuvent se perpétuer que par une exploitation du travail humain sans cesse accrue, une destruction de la nature qui menace toute réparation de la planète, une augmentation des inégalités, une poignée de milliardaires à un pôle, l’extrême misère à l’autre, jamais encore vue.
La concurrence économique est acharnée, elle se prolonge sur le terrain militaire et dans la guerre. La guerre sociale contre les travailleurs et la population, la guerre contre les peuples, c’est une même offensive du capital contre l’humanité !
Si tu veux la paix prépare la révolution !
Alors que Macron fait la tournée des popotes en compagnie des plus hauts gradés de l’armée et voudrait imposer un SNU pour embrigader les jeunes et recruter des réservistes, que Bayrou en indiquant qu’il n’est pas question pour le gouvernement d’accepter un retour de l’âge de départ en retraite à 62 ans siffle la fin de la farce du conclave, dans laquelle les directions syndicales ont joué le rôle des dupes consentantes, Retailleau fait monter la pression contre le gouvernement algérien comme s’il voulait prendre une revanche sur l’humiliation subie par la bourgeoisie colonialiste française lorsque la population algérienne a arraché son indépendance par une lutte héroïque.
Trump fait des émules ! Quand il expulse des centaines de prétendus trafiquants de drogue vénézuéliens vers des prisons au Salvador, Darmanin fait construire des prisons de haute sécurité, perdues dans la campagne, pour enfermer des narcotrafiquants.
Les migrants aux USA comme ici sont désignés comme les ennemis de la société. La chasse aux OQTF est ouverte.
La classe dirigeante française se trumpise à une allure accélérée. Les bourgeoisies et leurs États incapables d’apporter des solutions aux drames qu’engendre la décomposition du capitalisme n’ont d’autres réponses que policière à l’intérieur, militaire au niveau international.
Leur système, leur domination sont faillis. Ils conduisent la civilisation humaine et la nature à une catastrophe, ils sont condamnés à céder la place à un autre ordre social libéré des milliardaires et des oligarques.
La lutte contre le racisme et l’extrême-droite, la trumpisation des classes dominantes que des dizaines de milliers de manifestant·es dénonçaient hier dans la rue est indissociable de la lutte de classes pour en finir avec leur domination, renverser leur système et construire une autre organisation de la production et des échanges fondée sur la solidarité, la coopération et la planification, le pouvoir des travailleurs et de la population, le socialisme.
Galia Trépère



